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Petits potes et vieux potes

26 juin 2008

Fresque intergénérationnelle

Communiqué de  presse

Les seniors du club de Bressoux et les enfants de l'école communale de la rue de Porto collaborent pour mieux vivre ensemble

Exposition d'une fresque intergénérationnelle

Le 19 mai

salle des fêtes de Droixhe à 11 heures

Le 19 mai, le club des seniors, la Maison intergénérationnelle de Bressoux et Madame Lemaire de l'école communale de la rue de Porto vous convient à venir découvrir les réalisations artistiques exécutées par les seniors et les élèves de la 3e année dans le cadre de leur projet « Petits potes et vieux potes ».

Des artistes liégeois participant aux activités de la Maison intergénérationnelle, Eliane Thonnard, Cécile Bouchat, Iacopo Setti, Pia  ont initié ces enfants à l'art de la fresque. Le public pourra découvrir 10 panneaux et un triptyque sur le thème des jeux.

Quelques planches de la BD en cours de réalisation permettront de découvrir le monde des billes imaginé par les enfants et Paulette Leloup. La réalisation de la BD est confiée à Iacopo Setti.

Ces réalisations ont été retenues par la Fondation Roi Baudouin dans le cadre de l'appel à projet « Le vieillissement de la population et les relations intergénérationnelles » visant à valoriser les initiatives liées à l'amélioration des relations intergénérationnelles et renforçant le rôle social des personnes âgées.

Ce projet est l'aboutissement des activités initiées par la Maison intergénérationnelle de Bressoux.

Depuis l'ouverture de la Maison intergénérationnelle, les seniors de Bressoux et la classe de Madame Lemaire partagent des activités le mardi après-midi centrées sur l'expression. Conter, lire des histoires, créer des récits ont permis progressivement de tisser des liens affectifs tout en valorisant les compétences des seniors.

Un blog « petits potes et vieux potes » permet de visualiser les étapes du projet et quelques récits de vie.

http://marchionec.canalblog.com

Informations : Carmela Marchione 0494.54.08.55

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07 mai 2008

Jeunes pousses et potes âgés

Ce mardi, les enfants et les seniors sont surpris et très fiers...Joël Matriche du journal " Le Soir "vient nous visiter avec le photographe Monsieur Tonneau :

LeSoir

Posté par marchione à 18:54 - Commentaires [0] - Rétroliens [0] - Permalien [#]

le projet pas à pas

Les relations intergénérationnelles ? Elles allaient de soi autrefois. La maisonnée réunissait plusieurs familles et le rôle des anciens était reconnu et respecté. Dans notre société ce n'est plus le cas. Familles éclatées, dispersement géographique de l'implantation familiale...Aujourd'hui le vieillissement va souvent de pair avec repli sur soi, solitude, maltraitance...Les projets menés à la maison intergénérationnelle de Bressoux font apparaître que les enfants prennent du plaisir dans les échanges avec les seniors surtout si les grands- parents sont à l'étranger ou s'ils ne les ont pas connus. Les enfants dont les parent sont peu présents tirent le plus de bénéfice de ces rencontres porteuses d'affection et de générosité.

Les seniors que nous invitons ont du mal au début, peu habitués à ce type de rencontre et parfois si peu reconnus qu'ils doutent d'eux-mêmes. Ensuite, petit à petit, ils reprennent confiance en eux et prennent plaisir à s'investir dans un projet ou une tâche. La construction de ces nouvelles relations est lente et basée sur la confiance et le respect mutuel. Il s'agit de faire prendre conscience aux seniors surtout aux plus âgés qu'ils ont des compétences et que leur implication est nécessaire à la réalisation du projet.

Réalisation de la fresque pas à pas

De mardi en. mardi...

Ce mardi 8 janvier, nous avons invité Eliane qui participe habituellement au café littéraire de la Maison intergénérationnelle. Nous, les seniors, rappelons aux enfants les récits de nos jeux. Ensuite Eliane prend la direction des opérations. Grâce à son expérience de professeur de dessin, elle présente aux élèves des œuvres de peintres qui peuvent stimuler l'imagination de ces enfants et éveiller leur curiosité.

Eliane ouvre un grand livre. Elle présente l'artiste : Chagall. A partir de 7 ou 8 reproductions, elle fait découvrir aux enfants la grande liberté de l'artiste : il ne s'occupe pas de la perspective ; il n'essaie pas de respecter les proportions, ni les couleurs du réel. « Oui, dit un élève, il est libre de peindre comme il veut ».  Et les enfants découvrent qu'il y a souvent un animal dans les œuvres montrées. C'est un veau ! « Mais c'est l'artiste, dit Eliane, c'est ainsi qu'il se représente, c'est une sorte de signature ». Et de chercher le veau dans les autres œuvres...

« Comme vous allez dessiner et peindre, vous pouvez aussi vous représenter en autre chose, un animal, une plante, fleur ou arbre, ou objet quelconque... »

Après quelques explications, un temps de réflexion, ils prennent le crayon, la feuille, copient parfois ce qu'ils peuvent trouver sur les murs de cette grande classe. Cécile, une autre peintre les encourage à trouver en eux-mêmes, et puis un cheval apparaît, un oiseau et... une vache. Siham dessine une belle grande vache qui occupe toute la feuille, une vache grande et forte qui bientôt, après les encouragements d'Eliane, est parée de toutes les couleurs.

Mardi 22 janvier.

Eliane revient. Comme il y a quinze jours, sa voix douce capte l'attention de tous. Elle ouvre un autre grand livre : Magritte.

Mais un enfant a vu la couverture : "quel drôle de bonhomme avec son chapeau boule ! "

Comme pour Chagall, Eliane les amène à faire quelques observations : la juxtaposition d'éléments étonnants, etc. Enfin, elle montre cette belle colombe sur fond gris foncé. Une petite voix celle de Marya ,  s'écrie : « Je vois. Il a mis le ciel dans la colombe et la couleur de la colombe dans le ciel. » Les grelots qui reviennent souvent sont reconnus comme une signature : les grelots de Magritte, c'est comme le veau de Chagall.

Stimulons notre imagination... Si j'étais...

Les enfants s'imaginent à la façon de Chagall...

ANISSA

anissa

CASSANDRA

3

DOUNIA

4

HAMIT

hamit

JULIEN

julien

SIHAM

Siham

MARYA

maria

MUHOMET

SALIHA

SUMAYA

VETON

YOUNESS

Mardi 28 janvier

Nous commençons par une vieille chanson qui peut servir à éliminer des participants mais qui est aussi un bon exercice de concentration : « Mon chapeau avait quatre bosses ... » C'est le chapeau de Magritte qui nous a rappelé ce vieux machin.

Fin des dessins. Cassandra a dessiné et peint un énorme Titanic tout noir. Marya a dessiné des billes sur un fond magnifique. Plusieurs observent les méandres de mélange de couleurs qu'ils font dans leur assiette, mais comment réaliser cela sur papier ?

Heureusement Madame Andrée est là pour Zeiko ; elle a une action étonnamment calmante sur lui et toutes les patiences. Ils se sont choisis ces deux-là.

Madame Paulette fait avec du papier crépon une tignasse blonde au viking que l'un prépare pour le carnaval et de grands cils à un masque de princesse. Madame Eliane, notre artiste, va d'un dessin à un autre, se sert de ce que l'enfant a déjà fait, interroge sur ce qu'il voudrait faire et... c'est magique !

Un petit coup par-ci, éclaircir par-là et un nouveau chef-d'œuvre est né. Tout le monde est très heureux. Pourtant, les enfants regrettent l'absence de Toni qui devait apporter des billes et aussi celle de Henriette.

Mardi 12 février

Nous commençons par « Mon chapeau... » c'est vraiment un bon moyen de rassembler l'attention, les forces de chacun, de se recentrer sur le travail . Il n'y a plus que deux erreurs dans la chanson quand on remplace les mots par les gestes. La prochaine fois, on accélérera le rythme.

Voilà tout le monde est prêt. Eliane repart des objets jouets : une poupée, une quille, une bille, un cerceau, un train, ...

Paulette lit un poème de Prévert : Page d'écriture.

Les enfants expliquent ce que voit l'enfant : la craie redevient falaise (on a expliqué évidemment), le pupitre redevient arbre, le porte-plume, oiseau. Mme Lemaire écrit sur de grandes feuilles ce que les enfants imaginent à partir de ces jouets. Eliane montre alors une reproduction du douanier Rousseau où les feuilles sont grandes comme une forêt, Paulette lit le début d'un autre poème de Prévert : Chanson pour chanter à tue-tête et à cloche-pied

Un immense brin d'herbe

Une toute petite forêt

Un ciel tout à fait vert

Et des nuages en osier

Une église dans une malle

La malle dans le grenier

Le grenier dans une cave S

ur la tour d'un château Le château à cheval

A cheval sur un jet d'eau

Le jet d'eau dans un sac

A côté d'une rose

La rose d'un fraisier

Planté dans une armoire

Ouverte sur un champ de blé

Un champ de blé couché (.....)

Dans la cour d'une école

Au milieu d'un désert

Où de grandes girafes et des enfants trouvés

Chantent chantent sans cesse

A tue-tête à cloche-pied

Histoire de s'amuser

Les mots sans queue ni tête

Qui dansent dans leur tête

Sans jamais s'arrêter

Et on recommence

Un immense brin d'herbe

Une toute petite forêt etc., etc., etc.

Puis Eliane montre des dessins de Folon où le porte-plume devient une sorte de lance, etc. Le choix est laissé aux enfants : crayons ou couleurs à l'eau. 

On sent cette fois-ci qu'ils ont compris une chose importante, c'est qu'ils sont libres devant leur feuille, et les plus « artistes » peut-être comprennent qu'il n'y a pas toujours besoin de penser avant de dessiner et se lancent joyeusement dans l'aventure. L'un dessine tout en haut de sa feuille à droite un ancien banc d'école. Je lui dis : que pense le banc ? Hamid répond : Ah ! que je voudrais être un arbre !. » Et c'est parti. Voilà que la maison dessinée à l'autre bord de la page flotte sur la mer et que la grosse voiture qui emplissait le centre sera la plus rapide grâce au nuage joufflu qui souffle sur elle. Un autre dessine des arbres de plus en plus grands : il me faudrait une autre page, dit-il. Je la lui donne ; il déborde donc allègrement puis j'enlève la page. Ne peut-on pas montrer seulement une partie de l'arbre ? Il s'éloigne, regarde et finalement n'a plus besoin de la seconde feuille. Il fera un arbre à billes et va réfléchir pour les deux autres. La cloche sonne.

Avril 2008 

A la maison intergénérationnelle. Tout le monde sur le pont. Trois groupes d'artistes en herbe se préparent à peindre des fresques.

Eliane, Cécile et Jacopo, les artistes les prennent en main, leur montrant d'abord la taille de la fresque. Comment agrandir ? Comment faire deux ou trois fois un dessin identique pour l'harmonie ? Sur des feuilles A3, les enfants organisent leurs dessins à reproduire sur les panneaux en bois. Eliane montre une reproduction d'une grande peinture de Monet. « C'est le paradis, dit Veton. » Et oui, il y un souffle de bonheur, de plénitude ; chacun est attentif, comme sensible à l'éphémère de ce moment suspendu avant de saisir les pinceaux et plonger dans les couleurs.

Là, cela devient moins calme, on sent l'empressement des enfants à concrétiser leur projet. Des taches, des pots  renversés, mon pinceau est trop fin, il me faut un vert plus clair, vite, un chiffon, j'ai dépassé, Madame,... Cécile, Pia  et Jacopo arrivent au secours de l'un, proposent une solution, . » et voilà de grosses billes de toutes les couleurs qui encadrent une fresque. « Vous pouvez prendre votre doigt, dit Eliane

Paulette, qui s'est absentée durant deux heures pour le café littéraire n'en revient pas. Tout a pris forme et pas n'importe laquelle. Le terrain de foot est bien nu, dit Eliane. Féliciano et Yunus agrandissent  alors les personnages, dessinent des fleurs. Miracle, le standard a gagné : Féliciano et Junnis ont très bien représenté la victoire... qu'ils anticipaient d'ailleurs.  Il y a aussi une énorme toupie qui a eu besoin de plusieurs couches de couleurs. Un mandala se profile ; la semaine suivante, il est bordé d'enfants qui se donnent la main. Les fresques égyptiennes  les ont inspirés.

Mai 2008.

Touche finale. La fête de la famille est prévue le 16 mai ; Eliane consacre du temps pour aider les enfants à mettre la touche finale aux réalisations.. Le 19 mai c'est le vernissage...

Les récits de jeux

Nous, les vieux potes avons raconté beaucoup de choses aux enfants. Ceux-ci notaient  et dessinaient les passages qui les avaient frappés. Nous leur avons également parlé des conditions de vie et de travail des enfants des pays en voie de développement

Les premières rencontres se fixaient pour objectif d'apprendre à se connaître et à s'apprécier. Plusieurs rencontres ont eu lieu en classe et à la Maison intergénérationnelle. D'abord les seniors ont partagé des lectures, ont écrit des récits, ont dessiné. Quand les liens de connivence se  sont manifestés, le dialogue s'est établi. Les récits sur les jeux ont pu s'exprimer. Certains récits se limitaient à une énumération des jeux de l'enfance. Pour certains les récits comportaient un aspect affectif. Les enfants ont également parlé des jeux actuels mais souvent ces entretiens comportaient une charge affective. Les enfants parlaient avec nostalgie du départ du pays, de la famille restée là-bas, de l'espoir d'y retourner un jour... Nous vous relatons certains récits

Récit d'andrée

Pendant la guerre, j'avais une poupée en celluloïd avec des bras en tissu beige pour imiter le couleur de la peau. Chaque année, pour la Saint Nicolas, je demandais une nouvelle poupée, plus belle, plus neuve mais maman cousait de nouveaux vêtements pour ma poupée pour la rénover. Pourtant, je faisais ce que je pouvais...Je la rongeais, la mordait, lui arrachait un pied...Maman la réparait patiemment. Un jour, j'en ai eu assez, et ...j'ai mangé le pied de ma poupée ! Je n'ai pas reçu de nouvelle poupée car les temps étaient trop durs.

Récit de Marie

A dix ans,  à la naissance des mes sœurs jumelles ; j'ai reçu ma première poupée. Alors, j'imitais maman...Comme elle, je langeais avec des « tetra » que je lessivais et faisait bouillir par hygiène. Maman ne voulait pas utiliser des langes jetables qui venaient de sortir car elle avait peur des allergies. Elle utilisait les paillettes de savon de marseille pour la lessive car c'est un savon pur.

Récit de Janine

il ya quelques années, en rangeant le grenier, j'ai retrouvé mon bébé noir qui marchait à quatre pattes. Il est en carton et comporte un mécanisme avec une clé qui active les mouvements du bébé. J'avais d'autre poupées noires bien plus jolies avec des vêtements en dentelles. Je les ai offertes pendant la guerre à des voisines. C'était une période très dure. L'argent disponible servait à acheter de la nourriture. Dans mon enfance, c'était la période coloniale, c'était la mode des poupées noires. A la Saint-Nicolas, une des vitrines  du Grand Bazar était  entièrement consacrée aux poupées noires. La vitrine des trains électriques était également extraordinaire. C'étaient un montage fantastique qui représentait des paysages merveilleux. Même si on ne pouvait acheter les jouets présentés dans les nombreuse vitrines, c'était un spectacle merveilleux, un monde magique qui attirait les enfants de toute la région.

Récit d'Eliane

A quatre ans, j'avais une poupée que j'adorais. C'était un bébé en cellulloide. Je préparais son berceau et je le lavais pour le mettre au lit dans la cuisine près du poêle, un feu continu qui comportait un support devant une vitre. Je jouait près du poêle et j'ai déposé le bébé sur ce socle. Ce fût l'épisode le plus dramatique de mon enfance car le bébé en celludoide a pris feu, mon bébé brûlait. On m'en a racheté une poupée mais je n'ai plus jamais joué à la poupée. Soixante ans plus tard, cette scène horrible m'apparaît encore. Ce bébé, c'était mon enfant.

Récits de Laurette

Enfant unique, je jouais souvent seule. J'avais 7 ans et j'avais reçu , juste avant la guerre, une poupée à tête de porcelaine, sa figure était vraiment jolie mais je me pinçais les doigts aux articulations de ses coudes et de ses genoux. Alors je reprenais ma vieille poupée de son. Mais, pendant la guerre tout coûtait très cher et nous n'avions pas suffisamment à manger alors ma poupée a été vendue pour acheter du beurre ou en échange de beurre. Je me souviens que je confectionnais souvent des petits bateaux avec du papier journal, ce qui me permettait de rêver de longs voyages. Les grandes bassines qui servaient à la lessive nous servaient parfois de barque. Nous nous imaginions naviguer par temps de tempête. Toute petite d'ailleurs je dessinais des bateaux, bateaux à voile ou des paquebots avec une cheminée. Une fois que j'étais malade, au lit, je regardais mes dessins de bateaux et je rêvais de voyages. (la dernière phrase a été ajoutée quand ce texte a été remis au net ce qui est bien la preuve que tout doucement la mémoire de son passé lui revenait ; elle a d'ailleurs ajouté :  « J'ai toujours aimé les bateaux et les petites maisons basses que je dessinais aussi ; je ne sais pas pourquoi, ces choses m'ont suivie toute ma vie. »

Récit de Tony. .....................

Quand j'étais petit, à l'école, je jouais fort souvent aux billes.. C'était gai : quand on gagnait une partie, on empochait la ou les billes des autres joueurs. J'aimais surtout quand les autres avaient des billes qu'on appelait « œils-de-chat. Elles étaient si belles ! Pourtant, quand on rentrait en e après la récréation , il ne fallait pas trop se remuer parce que, alors, les billes faisaient du bruit et le maître nous les confisquait. Il fallait aussi être attentifs à éviter de les laisser tomber dans la e parce que, en plus de la confiscation, nous étions bons pour une sérieuse punition, ça pouvait être une heure de colle dans la cour. En été, ça ne faisait rien, c'était même plutôt gai, grâce à tous les oiseaux qui chantaient dans les arbres et de plus, nous pouvions parfois échapper à une leçon qui nous plaisait moins, mais en hiver... Brrr.

Récit de Paulette

Paulette raconte...

J'ai toujours été très bavarde. En 1941, je suis en 1er primaire. Mon institutrice , Madame Defays, était très sévère mais  j'étais fort obéissante parce que j'étais persuadée, comme elle le disait, qu'elle avait des yeux derrière la tête et qu'ainsi elle voyait tout ce qui se passait dans la e quand elle avait le dos tourné. Et parfois quand elle écrivait au tableau, tout à coup j'entendais « Paulette, taisez-vous ! » et oui bien sûr, j'étais en train de bavarder avec ma voisine, alors je me disais que je devais mieux me tenir. J'ai donc été une élève obéissante,... cette année-là !

Je suis allée longtemps à l'école, jusqu'à 20 ans. Pourtant à 4 ans, je ne voulais vraiment pas aller à l'école. Je détestais presque tout ce qu'on y faisait et particulièrement le piquetage. J'avais trouvé un truc. Quand j'avais pris mon déjeuner, je faisais « l'enragée », je jetais quelque chose par terre, je hurlais, et je ne sais quoi d'autre. Alors j'étais punie... à la cave. Je n'avais déjà plus peur de la cave et j'y restais en faisant semblant de pleurer jusqu'à ce que la voisine, une grande de 11 ans passe me chercher. « Bonjour, Madame, je viens chercher Paulette – Ah, disait ma mère, elle a été infernale, j'ai dû la mettre à la cave . – Tant pis,  répondait Rita, je pars sans elle. ». Alors j'attendais un temps qui me paraissait long, puis j'appelais : « Maman, Maman, j'ai besoin de faire pipi » Maman me laissait sortir et j'avais gagné une demi-journée de congé. Mais, l'année suivante, c'était ma « grande » maternelle, il n'a plus été question de jouer ce petit jeu et je suis allée régulièrement en classe. Et la maternelle, au contraire de la grande école, était mixte. Il y avait donc des petits garçons de mon âge. Il y avait une activité que je détestais : le piquetage. Alors mon gentil voisin, Jacques, le faisait parfois à ma place : on était amoureux ! Un jour, je ne sais plus pour quoi, il a été puni et la maîtresse l'a mis « dans le trou » (c'était un espace fort sombre au-dessous de l'escalier). Alors j'ai beaucoup pleuré jusqu'à ce que la cloche sonne et que Jacques puisse sortir. Je me souviens surtout de la grande liberté qu'on avait de jouer dans la rue. Quand maman me disait d'aller dans le jardin, je répondais que ce n'était pas dehors. Dehors il y avait les grands et les grandes, c'était mieux que ma petite sœur.... On jouait à cache-cache mais on ne pouvait pas se cacher plus loin que l'église d'un côté et l'école de l'autre. Il y avait des règles pour tous les jeux et celui qui ne les respectait pas, on ne le voulait plus. Ce que j'aimais aussi, même si ça me faisait un peu peur, c'étaient les descentes à vélo . Moi sur mon tricycle, d'autres à trottinette, d'autres déjà sur de « vrais » vélos, on descendait un chemin  assez large, en terre et très en pente. Naturellement personne n'avait de frein ; je ne sais pas combien de fois j'ai eu les genoux écorchés et une interdiction de rouler avec mon vélo en dehors de notre cour. Mais dès que j'étais guérie, je recommençais.

Le fête de Saint-Nicolas était attendue avec beaucoup d'impatience. D'autant plus que c'était la guerre, il y avait des noix, des noisettes, des couques et un « bouname », c'était un bonhomme Saint-Nicolas en pâte comme il y en a encore aujourd'hui, quelques bonbons « chiques » que nos parents achetaient et pour lesquels il fallait donner des timbres « sucre »  (pendant la guerre, pour acheter, on recevait des cartes de timbres ; il y en avait pour le pain, la viande, le sucre, le savon, etc. et c'était très peu).  Un de mes plus beaux cadeaux de Saint-Nicolas était un magasin, comprenant un comptoir, des étagères et des boîtes en réduction qui ressemblaient à celles du vrai commerce. Une petite balance et des sous (faux, bien entendu) et on pouvait jouer « à la marchande » J'ai su plus tard que c'était Papa qui avait bricolé le tout. .

Récit de Denis

Quand j'avais cinq ans, mes parents ont emménagés dans une maison à Cointe, rue du Chéra. C'est dans le jardin et la cave accessible par le jardin que ma sœur et moi jouions. Un samedi après-midi de l'été 1957, pendant que maman faisait la lessive dans une des caves qui servait de buanderie , ma sœur et moi avons trouvé un magnifique pot d'émail blanc qui avait servi à peindre les portes du hall d'entrée. Celui-ci était mal fermé. Avec un tournevis qui se trouvait à côté du pot de couleur, je n'ai pas eu beaucoup de mal à l'ouvrir. Un pinceau se trouvait à côté du pot de couleur. C'est alors que ma sœur et moi avons eu l'idée de rafraîchir la balustrade de l'escalier d'accès à la cave. Au fur et à mesure de notre travail, notre corps se couvrait de fines gouttelettes d'émail blanc. J'ai alors décidé de nettoyer ma sœur. Avec le pinceau encore enduit d'émail, j'ai étendu la couleur des gouttelettes. Au bout de quelques instants le corps de ma sœur était partiellement  strié. Ma sœur, alors âgée de trois ans, a trouvé cela très joli , et pour lui faire plaisir j'ai trempé le pinceau dans l'émail et lui ai dessiné des stries supplémentaires. Son corps ressemblait alors au pelage d'un zèbre. Ravie, ma sœur s'est précipitée dans la cave afin de se faire admirer par maman en lui criant « regarde maman comme je suis jolie ». Cette histoire s'est terminée pour ma sœur et moi dans un bassin de térébenthine frottés énergiquement.

Les rencontres avec Le Balloir

Sylvie Orion encadre les pensionnaires très heureux de rencontrer les seniors de Bressoux et les élèves de Madame Lemaire.

Nous avions rencontré une première fois les pensionnaires du Balloir pour un dîner où les enfants étaient venus chanter. La deuxième fois que nous nous rencontrons, les pensionnaires du Balloir, les seniors de Bressoux, jeunes et vieux, nous nous rappelons les jeux, les comptines, les chansons d'accompagnement pour sauter à la corde ou faire des rondes. Certains se rappellent une ronde de leur enfance et voilà que tous la chantent :

un fermier dans son pré bis

ohé, ohé au bord de l'eau un fermier dans son pré

Le fermier prend sa femme bis

Ohe, ohé, au bord de l'eau le fermier prend sa femme Etc.

Puis quelqu'un se rappelle aussi ce qu'on chantait en faisant balancer la corde de gauche à droite :

A  la salade

Quand elle poussera

On la mangera

A la table du roi

Et aussi en sautant à la corde individuellement, lentement, puis vite ( à Liège on dit « faire tic, tic »)

Mon p'tit prince

C'est pas toi que j'aime

Mon p'tit cœur n'est pas fait pour toi

Il est fait pour celui que j'aime

Et son nom s'écrit comme cela : « a b c... »

La fillette s'arrête volontairement ou non sur une lettre et ses copines doivent trouver le prénom de son amoureux.

A l'école de la rue de Porto, plusieurs fillettes de la classe sautent très bien, en avant, en arrière, en passant la corde à gauche puis à droite et même deux garçons sont très bons.

Comptines

Pour poter

Dans la cour de chez Dubois Il y a dix oies : 1 oie, 2 oies, 3 oies 4 oies, 5 oies, 6 oies C'est toi !

Comptine pour les petits

ron ron macaron ma p'tits soeur est en prison elle demande la permission de tirer un coup de canon Pif, Paf, Pouf (tout le monde tombe à terre)

comptine coquine traditionnelle en wallonie

une souricette qui courait dans l'herbe

Je l'attrappe par la queue

je la montre à ce monsieur

il me dit de la tuer

je répond que non (bis)

je la mets dans mon chapeau

elle me dit qu'elle a trop chaud

je la mets dans mon mouchoir

elle me dit qu'il fait trop noir

je la mets dans ma culotte

elle me mange ma p'tite carotte

comptine inventée par Paulette

le bus 18 qui va trop vite

rue de Porto il tombe à l'eau (ou dans la rue Sous l'eau   oudans la rue des Porteuses d'eau)

dans un verre d'eau


22 mai 2008

La BD pas à pas

Le mercredi après-midi quelques élèves de la classe de Madame Lemaire ont travaillé au scénario de la BD.

Paulette stimulait, orientait, synthétisait, aidait les enfants à structurer leur pensée et exprimer leurs idées en phrases courtes. Ce travail a aboutit à l'histoire qui va suivre. Iacopo travaillait à traduire ces idées en dessin.

Chaque semaine, Iacopo revenait aves quelques dessins. Formidable ! Mais c'est tout ? Vous n'imaginez pas le travail que cela représente expliquait-il. La création de la BD suit son cours.Pour la fête de l'école et pour le vernissage de l'exposition des fresques, nous avons pu montrer quelques planches dont une coloriée.

Scénario de la Bande dessinée : Des billes et des poupées

Lieu :

Le pays des jouets ; une ville  le quartier sud de cette ville est le quartier des billes, voisine à l'ouest des toupies et, à l'est des quilles. Au nord, les poupées. Dans ce quartier une école, un hôpital et tout ce dont on aura besoin dans le récit

Personnages principaux

Les billes

Un(e),chef, la « tchikeuse » : c'est la bille qui pousse les autres, qui fait gagner,  des jeunes et des vieux, des métiers par ex. conducteur de chars à billes, etc.

Leur habitat

Leur langage

Le tchak parce que tous les mots commencent par tch ; par exemple : thôki (pousser) , un tchou-tchou (un préféré) ; tchoufter : câliner ; couvrir de petits baisers, et donc un tchoufteux (celui qui aime les câlins), faire des tchic et des tchac (se chamailler) « Et (prononcé è) Tchic et Tchac » se dit  pour exciter deux personnes en dispute ou pour couper une discussion.

NB. L'origine de cette langue est très simple : tchak, c'est le petit bruit que les billes font en se cognant.

Leur travail :

Fabriquer, à leur image, le verre le plus transparent, celui qui accroche le mieux la lumière,...

Le sport favori

Le footbilles !

L'école des billes

On y apprend à capter et retenir la lumière par des exercices physiques et de concentration. Les bébés billes et les enfants billes sont opaques ; adultes ils deviennent translucides.

Les poupées 

Très gentilles et très jolies, les billes ne sont pas très bien organisées : pas d'école car elles naissent avec un problème de vue : elles ne voient pas clair. Alors c'est facile de les voler, les kidnapper et elles ne se défendent pas bien. Elles vivent évidemment dans des maisons de poupées ...

Intrigue

Les billes n'ont pas beaucoup de contacts avec les voisines les quilles et les échasses et s'ennuient un peu. Par hasard, une bille audacieuse arrive au pays des poupées et apprend les drames que vivent ces poupées : les poupées ne voient pas très bien alors les gens de la ville, du centre de la ville s'en emparent et beaucoup de poupées disparaissent. Où ? nul ne le sait.

Dénouement

La « tchikeuse » et son meilleur détective « Œil-de-chat » vont faire une enquête. Oeil-de-Chat et son équipe vont découvrir des horreurs : les poupées sont données à des enfants qui les cassent, leur mangent les bras ou les jambes ou, bien pire, des hommes méchants leur mettent de la dynamite dans le ventre et les envoient dans les pays en guerre pour faire exploser ceux qui osent les toucher.

Œil-de-Chat se fera avaler par Barbie et pourra ainsi suivre la vie de cette dernière.. Et lorsque le méchant soldat voudra mettre de la dynamite dans le ventre de Barbie, Œil-de-Chat se glissera au dehors et......

Mais surtout, tous les billeurs trouveront le moyen de mettre un verre très lumineux dans la tête des poupées qui pourront voir et ainsi se défendre elles-mêmes.

Des tumuli (pluriel de tumulus) sorte de terril rond avec des ouvertures et de petits canaux par où descendent les billes

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25 juin 2008

Récupération du blog précédent

01 mai 2008

le projet pas à pas

Les relations intergénérationnelles ? Elles allaient de soi autrefois. La maisonnée réunissait plusieurs familles et le rôle des anciens était reconnu et respecté. Dans notre société ce n'est plus le cas. Familles éclatées, dispersement géographique de l'implantation familiale...Aujourd'hui le vieillissement va souvent de pair avec repli sur soi, solitude, maltraitance...Les projets menés à la maison intergénérationnelle de Bressoux font apparaître que les enfants prennent du plaisir dans les échanges avec les seniors surtout si les grands- parents sont à l'étranger ou s'ils ne les ont pas connus. Les enfants dont les parent sont peu présents tirent le plus de bénéfice de ces rencontres porteuses d'affection et de générosité.

Les seniors que nous invitons ont du mal au début, peu habitués à ce type de rencontre et parfois si peu reconnus qu'ils doutent d'eux-mêmes. Ensuite, petit à petit, ils reprennent confiance en eux et prennent plaisir à s'investir dans un projet ou une tâche. La construction de ces nouvelles relations est lente et basée sur la confiance et le respect mutuel. Il s'agit de faire prendre conscience aux seniors surtout aux plus âgés qu'ils ont des compétences et que leur implication est nécessaire à la réalisation du projet.

Réalisation de la fresque pas à pas

De mardi en. mardi…

En classe ce mardi 8 janvier, nous avons invité Eliane qui participe habituellement au café littéraire de la Maison intergénérationnelle. Nous, les seniors, rappelons aux enfants les récits de nos jeux. Ensuite Eliane prend la direction des opérations. Grâce à son expérience de professeur de dessin, elle présente aux élèves des œuvres de peintres qui peuvent stimuler l’imagination de ces enfants et éveiller leur curiosité.

Eliane ouvre un grand livre. Elle présente l’artiste : Chagall. A partir de 7 ou 8 reproductions, elle fait découvrir aux enfants la grande liberté de l’artiste : il ne s’occupe pas de la perspective ; il n’essaie pas de respecter les proportions, ni les couleurs du réel. « Oui, dit un élève, il est libre de peindre comme il veut ».  Et les enfants découvrent qu’il y a souvent un animal dans les œuvres montrées. C’est un veau ! « Mais c’est l’artiste, dit Eliane, c’est ainsi qu’il se représente, c’est une sorte de signature ». Et de chercher le veau dans les autres œuvres…

« Comme vous allez dessiner et peindre, vous pouvez aussi vous représenter en autre chose, un animal, une plante, fleur ou arbre, ou objet quelconque… »

Après quelques explications, un temps de réflexion, ils prennent le crayon, la feuille, copient parfois ce qu’ils peuvent trouver sur les murs de cette grande classe. Cécile, une autre peintre les encourage à trouver en eux-mêmes, et puis un cheval apparaît, un oiseau et… une vache. S. dessine une belle grande vache qui occupe toute la feuille, une vache grande et forte qui bientôt, après les encouragements d’Eliane, est parée de toutes les couleurs.

Mardi 22 janvier.

Eliane revient. Comme il y a quinze jours, sa voix douce capte l’attention de tous. Elle ouvre un autre grand livre : Magritte.

Mais un enfant a vu la couverture : "quel drôle de bonhomme avec son chapeau boule ! "

Comme pour Chagall, Eliane les amène à faire quelques observations : la juxtaposition d’éléments étonnants, etc. Enfin, elle montre cette belle colombe sur fond gris foncé. Une petite voix celle de ,  s’écrie : « Je vois. Il a mis le ciel dans la colombe et la couleur de la colombe dans le ciel. » Les grelots qui reviennent souvent sont reconnus comme une signature : les grelots de Magritte, c’est comme le veau de Chagall.

Stimulons notre imagination... Si j'étais...

Les enfants s'imaginent à la façon de Chagall...

ANISSA

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CASSANDRA

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DOUNIA

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HAMIT

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JULIEN

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SIHAM

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MARIA

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MUHOMET

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SALIHA

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SUMAYA

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VETON

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YOUNESS

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Mardi 28 janvier

Nous commençons par une vieille chanson qui peut servir à éliminer des participants mais qui est aussi un bon exercice de concentration : « Mon chapeau avait quatre bosses … » C’est le chapeau de Magritte qui nous a rappelé ce vieux machin.

Fin des dessins. Cassandra a dessiné et peint un énorme Titanic tout noir. Marya a dessiné des billes sur un fond magnifique. Plusieurs observent les méandres de mélange de couleurs qu’ils font dans leur assiette, mais comment réaliser cela sur papier ?

Heureusement Madame Andrée est là pour Zeiko ; elle a une action étonnamment calmante sur lui et toutes les patiences. Ils se sont choisis ces deux-là. Madame Paulette fait avec du papier crépon une tignasse blonde au viking que l’un prépare pour le carnaval et de grands cils à un masque de princesse. Madame Eliane, notre artiste, va d’un dessin à un autre, se sert de ce que l’enfant a déjà fait, interroge sur ce qu’il voudrait faire et… c’est magique ! Un petit coup par-ci, éclaircir par-là et un nouveau chef-d’œuvre est né. Tout le monde est très heureux. Pourtant, les enfants regrettent l’absence de Toni qui devait apporter des billes et aussi celle de Henriette.

Mardi 12 février

Nous commençons par « Mon chapeau… » c’est vraiment un bon moyen de rassembler l’attention, les forces de chacun, de se recentrer sur le travail . Il n’y a plus que deux erreurs dans la chanson quand on remplace les mots par les gestes. La prochaine fois, on accélérera le rythme.

Voilà tout le monde est prêt. Eliane repart des objets jouets : une poupée, une quille, une bille, un cerceau, un train, …

Paulette lit un poème de Prévert : Page d’écriture.

Les enfants expliquent ce que voit l’enfant : la craie redevient falaise (on a expliqué évidemment), le pupitre redevient arbre, le porte-plume, oiseau. Mme Lemaire écrit sur de grandes feuilles ce que les enfants imaginent à partir de ces jouets. Eliane montre alors une reproduction du douanier Rousseau où les feuilles sont grandes comme une forêt, Paulette lit le début d’un autre poème de Prévert :

Chanson pour chanter à tue-tête et à cloche-pied

Un immense brin d’herbe

Une toute petite forêt

Un ciel tout à fait vert

Et des nuages en osier

Une église dans une malle

La malle dans le grenier

Le grenier dans une cave

Sur la tour d’un château

Le château à cheval

A cheval sur un jet d’eau

Le jet d’eau dans un sac

A côté d’une rose

La rose d’un fraisier

Planté dans une armoire

Ouverte sur un champ de blé

Un champ de blé couché

(…..) Dans la cour d’une école

Au milieu d’un désert

Où de grandes girafes et des enfants trouvés

Chantent chantent sans cesse

A tue-tête à cloche-pied

Histoire de s’amuser

Les mots sans queue ni tête

Qui dansent dans leur tête

Sans jamais s’arrêter

Et on recommence

Un immense brin d’herbe

Une toute petite forêt

etc., etc., etc.

Puis Eliane montre des dessins de Folon où le porte-plume devient une sorte de lance, etc. 

Le choix est laissé aux enfants : crayons ou couleurs à l’eau.  On sent cette fois-ci qu’ils ont compris une chose importante, c’est qu’ils sont libres devant leur feuille, et les plus « artistes » peut-être comprennent qu’il n’y a pas toujours besoin de penser avant de dessiner et se lancent joyeusement dans l’aventure.

L’un dessine tout en haut de sa feuille à droite un ancien banc d’école. Je lui dis : que pense le banc ? Hamid répond : Ah ! que je voudrais être un arbre !. » Et c’est parti. Voilà que la maison dessinée à l’autre bord de la page flotte sur la mer et que la grosse voiture qui emplissait le centre sera la plus rapide grâce au nuage joufflu qui souffle sur elle. Un autre dessine des arbres de plus en plus grands : il me faudrait une autre page, dit-il. Je la lui donne ; il déborde donc allègrement puis j’enlève la page. Ne peut-on pas montrer seulement une partie de l’arbre ? Il s’éloigne, regarde et finalement n’a plus besoin de la seconde feuille. Il fera un arbre à billes et va réfléchir pour les deux autres. La cloche sonne.

Avril 2008  A la maison intergénérationnelle.

Tout le monde sur le pont. Trois groupes d’artistes en herbe se préparent à peindre des fresques. Eliane, Cécile et Jacopo, les artistes les prennent en main, leur montrant d’abord la taille de la fresque. Comment agrandir ? Comment faire deux ou trois fois un dessin identique pour l’harmonie ? Sur des feuilles A3, les enfants organisent leurs dessins à reproduire sur les panneaux en bois.

Eliane montre une reproduction d’une grande peinture de Monet. « C’est le paradis, dit Veton. » Et oui, il y un souffle de bonheur, de plénitude ; chacun est attentif, comme sensible à l’éphémère de ce moment suspendu avant de saisir les pinceaux et plonger dans les couleurs. Là, cela devient moins calme, on sent l’empressement des enfants à concrétiser leur projet. Des taches, des pots  renversés, mon pinceau est trop fin, il me faut un vert plus clair, vite, un chiffon, j’ai dépassé, Madame,… Cécile, Pia  et Jacopo arrivent au secours de l’un, proposent une solution, . » et voilà de grosses billes de toutes les couleurs qui encadrent une fresque.

« Vous pouvez prendre votre doigt, dit Eliane

Paulette, qui s'est absentée durant deux heures pour le café littéraire n’en revient pas. Tout a pris forme et pas n’importe laquelle.

Le terrain de foot est bien nu, dit Eliane. Féliciano et Yunus agrandissent  alors les personnages, dessinent des fleurs. Miracle, le standard a gagné : Féliciano et Junnis ont très bien représenré la victoire… qu’ils anticipaient d’ailleurs.  Il y a aussi une énorme toupie qui a eu besoin de plusieurs couches de couleurs. Un mandala se profile ; la semaine suivante, il est bordé d’enfants qui se donnent la main. Les fresques égyptiennes  les ont inspirés.

Mai 2008. Touche finale.

La fête de la famille est prévue le 16 mai ; Eliane consacre du temps pour aider les enfants à mettre la touche finale aux réalisations.. Le 19 mai c'est le vernissage...

Les premières rencontres se fixaient pour objectif d'apprendre à se connaître et à s'apprécier. Plusieurs rencontres ont eu lieu en classe et à la Maison intergénérationnelle. D'abord les seniors ont partagé des lectures, ont écrit des récits, ont dessiné. Quand les liens de connivence se  sont manifestés, le dialogue s'est établi. Les récits sur les jeux ont pu s'exprimer.

Certains récits se limitaient à une énumération des jeux de l'enfance. Pour certains les récits comportaient un aspect affectif. Les enfants ont également parlé des jeux actuels mais souvent ces entretiens comportaient une charge affective. Les enfants parlaient avec nostalgie du départ du pays, de la famille restée là-bas, de l'espoir d'y retourner un jour...

Nous vous relatons certains récits

Récit d’andrée

Pendant la guerre, j’avais une poupée en celluloïd avec des bras en tissu beige pour imiter le couleur de la peau. Chaque année, pour la Saint Nicolas, je demandais une nouvelle poupée, plus belle, plus neuve mais maman cousait de nouveaux vêtements pour ma poupée pour la rénover. Pourtant, je faisais ce que je pouvais…Je la rongeais, la mordait, lui arrachait un pied…Maman la réparait patiemment. Un jour, j’en ai eu assez, et …j’ai mangé le pied de ma poupée ! Je n’ai pas reçu de nouvelle poupée car les temps étaient trop durs.

Récit de Marie

A dix ans,  à la naissance des mes sœurs jumelles ; j’ai reçu ma première poupée. Alors, j’imitais maman…Comme elle, je langeais avec des « tetra » que je lessivais et faisait bouillir par hygiène. Maman ne voulait pas utiliser des langes jetables qui venaient de sortir car elle avait peur des allergies. Elle utilisait les paillettes de savon de marseille pour la lessive car c’est un savon pur.

Récit de Janine

il ya quelques années, en rangeant le grenier, j'ai retrouvé mon bébé noir qui marchait à quatre pattes. Il est en carton et comporte un mécanisme avec une clé qui active les mouvements du bébé. J'avais d'autre poupées noires bien plus jolies avec des vêtements en dentelles. Je les ai offertes pendant la guerre à des voisines. C'était une période très dure. L'argent disponible servait à acheter de la nourriture.

Dans mon enfance, c'était la période coloniale, c'était la mode des poupées noires. A la Saint-Nicolas, une des vitrines  du Grand Bazar était  entièrement consacrée aux poupées noires. La vitrine des trains électriques était également extraordinaire. C'étaient un montage fantastique qui représentait des paysages merveilleux. Même si on ne pouvait acheter les jouets présentés dans les nombreuse vitrines, c'était un spectacle merveilleux, un monde magique qui attirait les enfants de toute la région.

Récit d'Eliane

A quatre ans, j'avais une poupée que j'adorais. C'était un bébé en cellulloide. Je préparais son berceau et je le lavais pour le mettre au lit dans la cuisine près du poêle, un feu continu qui comportait un support devant une vitre. Je jouait près du poêle et j'ai déposé le bébé sur ce socle. Ce fût l'épisode le plus dramatique de mon enfance car le bébé en celludoide a pris feu, mon bébé brûlait. On m'en a racheté une poupée mais je n'ai plus jamais joué à la poupée. Soixante ans plus tard, cette scène horrible m'apparaît encore. Ce bébé, c'était mon enfant.

récits de Laurette

Enfant unique, je jouais souvent seule. J’avais 7 ans et j’avais reçu , juste avant la guerre, une poupée à tête de porcelaine, sa figure était vraiment jolie mais je me pinçais les doigts aux articulations de ses coudes et de ses genoux. Alors je reprenais ma vieille poupée de son. Mais, pendant la guerre tout coûtait très cher et nous n’avions pas suffisamment à manger alors ma poupée a été vendue pour acheter du beurre ou en échange de beurre.

Je me souviens que je confectionnais souvent des petits bateaux avec du papier journal, ce qui me permettait de rêver de longs voyages. Les grandes bassines qui servaient à la lessive nous servaient parfois de barque. Nous nous imaginions naviguer par temps de tempête.

Toute petite d’ailleurs je dessinais des bateaux, bateaux à voile ou des paquebots avec une cheminée. Une fois que j’étais malade, au lit, je regardais mes dessins de bateaux et je rêvais de voyages. (la dernière phrase a été ajoutée quand ce texte a été remis au net ce qui est bien la preuve que tout doucement la mémoire de son passé lui revenait ; elle a d’ailleurs ajouté :  « J’ai toujours aimé les bateaux et les petites maisons basses que je dessinais aussi ; je ne sais pas pourquoi, ces choses m’ont suivie toute ma vie. »

Récit de Tony.

.....................

Quand j’étais petit, à l’école, je jouais fort souvent aux billes.. C’était gai : quand on gagnait une partie, on empochait la ou les billes des autres joueurs. J’aimais surtout quand les autres avaient des billes qu’on appelait « œils-de-chat. Elles étaient si belles ! Pourtant, quand on rentrait en classe après la récréation , il ne fallait pas trop se remuer parce que, alors, les billes faisaient du bruit et le maître nous les confisquait. Il fallait aussi être attentifs à éviter de les laisser tomber dans la classe parce que, en plus de la confiscation, nous étions bons pour une sérieuse punition, ça pouvait être une heure de colle dans la cour. En été, ça ne faisait rien, c’était même plutôt gai, grâce à tous les oiseaux qui chantaient dans les arbres et de plus, nous pouvions parfois échapper à une leçon qui nous plaisait moins, mais en hiver… Brrr.

Paulette raconte...

Autour de l’école

J’ai toujours été très bavarde. En 1941, je suis en 1er primaire. Mon institutrice , Madame Defays, était très sévère mais  j’étais fort obéissante parce que j’étais persuadée, comme elle le disait, qu’elle avait des yeux derrière la tête et qu’ainsi elle voyait tout ce qui se passait dans la classe quand elle avait le dos tourné. Et parfois quand elle écrivait au tableau, tout à coup j’entendais « Paulette, taisez-vous ! » et oui bien sûr, j’étais en train de bavarder avec ma voisine, alors je me disais que je devais mieux me tenir. J’ai donc été une élève obéissante,… cette année-là !

je suis allée longtemps à l’école, jusqu’à 20 ans. Pourtant à 4 ans, je ne voulais vraiment pas aller à l’école. Je détestais presque tout ce qu’on y faisait et particulièrement le piquetage. J’avais trouvé un truc. Quand j’avais pris mon déjeuner, je faisais « l’enragée », je jetais quelque chose par terre, je hurlais, et je ne sais quoi d’autre. Alors j’étais punie… à la cave. Je n’avais déjà plus peur de la cave et j’y restais en faisant semblant de pleurer jusqu’à ce que la voisine, une grande de 11 ans passe me chercher. « Bonjour, Madame, je viens chercher Paulette – Ah, disait ma mère, elle a été infernale, j’ai dû la mettre à la cave . – Tant pis,  répondait Rita, je pars sans elle. ». Alors j’attendais un temps qui me paraissait long, puis j’appelais : « Maman, Maman, j’ai besoin de faire pipi » Maman me laissait sortir et j’avais gagné une demi-journée de congé. Mais, l’année suivante, c’était ma « grande » maternelle, il n’a plus été question de jouer ce petit jeu et je suis allée régulièrement en classe.

Et la maternelle, au contraire de la grande école, était mixte. Il y avait donc des petits garçons de mon âge. Il y avait une activité que je détestais : le piquetage. Alors mon gentil voisin, Jacques, le faisait parfois à ma place : on était amoureux ! Un jour, je ne sais plus pour quoi, il a été puni et la maîtresse l’a mis « dans le trou » (c’était un espace fort sombre au-dessous de l’escalier). Alors j’ai beaucoup pleuré jusqu’à ce que la cloche sonne et que Jacques puisse sortir.

Je me souviens surtout de la grande liberté qu’on avait de jouer dans la rue. Quand maman me disait d’aller dans le jardin, je répondais que ce n’était pas dehors. Dehors il y avait les grands et les grandes, c’était mieux que ma petite sœur…. On jouait à cache-cache mais on ne pouvait pas se cacher plus loin que l’église d’un côté et l’école de l’autre. Il y avait des règles pour tous les jeux et celui qui ne les respectait pas, on ne le voulait plus. Ce que l’aimais aussi même si ça me faisait un peu peur, c’étaient les descentes à vélo . Moi sur mon tricycle, d’autres à trottinette, d’autres déjà sur de « vrais » vélos, on descendait un chemin  assez large, en terre et très en pente. Naturellement personne n’avait de frein ; je ne sais pas combien de fois j’ai eu les genoux écorchés et une interdiction de rouler avec mon vélo en dehors de notre cour. Mais dès que j’étais guérie, je recommençais.

Le fête de Saint-Nicolas était attendue avec beaucoup d’impatience. D’autant plus que c’était la guerre, il y avait des noix, des noisettes, des couques et un « bouname », c’était un bonhomme Saint-Nicolas en pâte comme il y en a encore aujourd’hui, quelques bonbons « chiques » que nos parents achetaient et pour lesquels il fallait donner des timbres « sucre »  (pendant la guerre, pour acheter, on recevait des cartes de timbres ; il y en avait pour le pain, la viande, le sucre, le savon, etc. et c’était très peu).  Un de mes plus beaux cadeaux de Saint-Nicolas était un magasin, comprenant un comptoir, des étagères et des boîtes en réduction qui ressemblaient à celles du vrai commerce. Une petite balance et des sous (faux, bien entendu) et on pouvait jouer « à la marchande » J’ai su plus tard que c’était Papa qui avait bricolé le tout.

Nous, les vieux potes avons raconté beaucoup de choses aux enfants. Ceux-ci notaient  et dessinaient les passages qui les avaient frappés.

Nous leur avons également parlé des conditions de vie et de travail des enfants des pays en voie de développement.

Récit de Denis

Quand j’avais cinq ans, mes parents ont emménagés dans une maison à Cointe, rue du Chéra. C’est dans le jardin et la cave accessible par le jardin que ma sœur et moi jouions. Un samedi après-midi de l’été 1957, pendant que maman faisait la lessive dans une des caves qui servait de buanderie , ma sœur et moi avons trouvé un magnifique pot d’émail blanc qui avait servi à peindre les portes du hall d’entrée. Celui-ci était mal fermé. Avec un tournevis qui se trouvait à côté du pot de couleur, je n’ai pas eu beaucoup de mal à l’ouvrir. Un pinceau se trouvait à côté du pot de couleur. C’est alors que ma sœur et moi avons eu l’idée de rafraîchir la balustrade de l’escalier d’accès à la cave. Au fur et à mesure de notre travail, notre corps se couvrait de fines gouttelettes d’émail blanc.

J’ai alors décidé de nettoyer ma sœur. Avec le pinceau encore enduit d’émail, j’ai étendu la couleur des gouttelettes. Au bout de quelques instants le corps de ma sœur était partiellement  strié. Ma sœur, alors âgée de trois ans, a trouvé cela très joli , et pour lui faire plaisir j’ai trempé le pinceau dans l’émail et lui ai dessiné des stries supplémentaires. Son corps ressemblait alors au pelage d’un zèbre. Ravie, ma sœur s’est précipitée dans la cave afin de se faire admirer par maman en lui criant « regarde maman comme je suis jolie ».

Cette histoire s’est terminée pour ma sœur et moi dans un bassin de térébenthine frottés énergiquement.

Les rencontres avec Le Balloir

Sylvie Orion encadre les pensionnaires très heureux de rencontrer les seniors de Bressoux et les élèves de Madame Lemaire.

Nous avions rencontré une première fois les pensionnaires du Balloir pour un dîner où les enfants étaient venus chanter.

La deuxième fois que nous nous rencontrons, les pensionnaires du Balloir, les seniors de Bressoux, jeunes et vieux, nous nous rappelons les jeux, les comptines, les chansons d’accompagnement pour sauter à la corde ou faire des rondes. Certains se rappellent une ronde de leur enfance et voilà que tous la chantent :

un fermier dans son pré bis

ohé, ohé au bord de l’eau

un fermier dans son pré

Le fermier prend sa femme bis

Ohe, ohé, au bord de l’eau le fermier prend sa femme

Etc.

Puis quelqu’un se rappelle aussi ce qu’on chantait en faisant balancer la corde de gauche à droite :

A  la salade

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02 mai 2008

communiqué de presse

Communiqué de  presse

Les seniors du club de Bressoux et les enfants de l’école communale de la rue de Porto collaborent pour mieux vivre ensemble

Exposition d’une fresque intergénérationnelle

Le 19 mai

salle des fêtes de Droixhe à 11 heures

Le 19 mai, le club des seniors, la Maison intergénérationnelle de Bressoux et Madame Lemaire de l’école communale de la rue de Porto vous convient à venir découvrir les réalisations artistiques exécutées par les seniors et les élèves de la 3e année dans le cadre de leur projet « Petits potes et vieux potes ».

Des artistes liégeois participant aux activités de la Maison intergénérationnelle, Eliane Thonnard, Cécile Bouchat, Iacopo Setti, Pia  ont initié ces enfants à l’art de la fresque. Le public pourra découvrir 10 panneaux et un triptyque sur le thème des jeux.

Quelques planches de la BD en cours de réalisation permettront de découvrir le monde des billes imaginé par les enfants et Paulette Leloup. La réalisation de la BD est confiée à Iacopo Setti.

Ces réalisations ont été retenues par la Fondation Roi Baudouin dans le cadre de l’appel à projet « Le vieillissement de la population et les relations intergénérationnelles » visant à valoriser les initiatives liées à l’amélioration des relations intergénérationnelles et renforçant le rôle social des personnes âgées.

Ce projet est l’aboutissement des activités initiées par la Maison intergénérationnelle de Bressoux.

Depuis l’ouverture de la Maison intergénérationnelle, les seniors de Bressoux et la classe de Madame Lemaire partagent des activités le mardi après-midi centrées sur l’expression. Conter, lire des histoires, créer des récits ont permis progressivement de tisser des liens affectifs tout en valorisant les compétences des seniors.

Un blog « petits potes et vieux potes » permet de visualiser les étapes du projet et quelques récits de vie.

http://marchione.canalblog.com

Informations : Carmela Marchione 0494.54.08.55

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07 mai 2008

Jeunes pousses et potes âgés

Ce mardi, les enfants et les seniors sont surpris et très fiers...Joël Matriche du journal " Le Soir "vient nous visiter avec le photographe Monsieur Tonneau :

LeSoir

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22 mai 2008

La BD pas à pas

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Le mercredi après-midi quelques élèves de la classe de Madame Lemaire ont travaillé au scénario de la BD.

Paulette stimulait, orientait, synthétisait, aidait les enfants à structurer leur pensée et exprimer leurs idées en phrases courtes. Ce travail a aboutit à l'histoire qui va suivre. Iacopo travaillait à traduire ces idées en dessin.

Chaque semaine, Iacopo revenait aves quelques dessins. Formidable ! Mais c'est tout ? Vous n'imaginez pas le travail que cela représente expliquait-il. La création de la BD suit son cours.Pour la fête de l'école et pour le vernissage de l'exposition des fresques, nous avons pu montrer quelques planches dont une coloriée.

L'histoire

Des billes et des poupées ou Tchic tchac

Lieu :

le pays des jouets ; une ville  le quartier sud de cette ville est le quartier des billes, voisine à l’ouest des toupies et, à l’est des quilles. Au nord, les poupées. Dans ce quartier une école, un hôpital et tout ce dont on aura besoin dans le récit

Epoque : à voir selon l’invention du récit

Personnages principaux 

Les billes

un(e),chef, la « tchikeuse » : c’est la bille qui pousse les autres, qui fait gagner,  des jeunes et des vieux, des métiers par ex. conducteur de chars à billes, etc.

Leur habitat

des tumuli (pluriel de tumulus) sorte de terril rond avec des ouvertures et de petits canaux par où descendent les billes

Leur langage

Le tchak parce que tous les mots commencent par tch ; par exemple : thôki (pousser) , un tchou-tchou (un préféré) ; tchoufter : câliner ; couvrir de petits baisers, et donc un tchoufteux (celui qui aime les câlins), faire des tchic et des tchac (se chamailler) « Et (prononcé è) Tchic et Tchac » se dit  pour exciter deux personnes en dispute ou pour couper une discussion.

NB. L’origine de cette langue est très simple : tchak, c’est le petit bruit que les billes font en se cognant.

Leur travail :

Fabriquer, à leur image, le verre le plus transparent, celui qui accroche le mieux la lumière,…

Le sport favori

Le footbilles !

L’école des billes

On y apprend à capter et retenir la lumière par des exercices physiques et de concentration. Les bébés billes et les enfants billes sont opaques ; adultes ils deviennent translucides.

Les poupées

Très gentilles et très jolies, les billes ne sont pas très bien organisées : pas d’école car elles naissent avec un problème de vue : elles ne voient pas clair. Alors c’est facile de les voler, les kidnapper et elles ne se défendent pas bien. Elles vivent évidemment dans des maisons de poupées …

Intrigue

Les billes n’ont pas beaucoup de contacts avec les voisines les quilles et les échasses et s’ennuient un peu. Par hasard, une bille audacieuse arrive au pays des poupées et apprend les drames que vivent ces poupées : les poupées ne voient pas très bien alors les gens de la ville, du centre de la ville s’en emparent et beaucoup de poupées disparaissent. Où ? nul ne le sait.

Résolution

La « tchikeuse » et son meilleur détective « Œil-de-chat » vont faire une enquête. Oeil-de-Chat et son équipe vont découvrir des horreurs : les poupées sont données à des enfants qui les cassent, leur mangent les bras ou les jambes ou, bien pire, des hommes méchants leur mettent de la dynamite dans le ventre et les envoient dans les pays en guerre pour faire exploser ceux qui osent les toucher.

Œil-de-Chat se fera avaler par Barbie et pourra ainsi suivre la vie de cette dernière.. Et lorsque le méchant soldat voudra mettre de la dynamite dans le ventre de Barbie, Œil-de-Chat se glissera au dehors et…...

Il faudra peut-être inventer les ennemis. Ce qu’ils sont : une échasse qui, lancée horizontalement, à bout de bras peut tuer ???

Dénouement

Mais surtout, tous les billeurs trouveront le moyen de mettre un verre très lumineux dans la tête des poupées qui pourront voir et ainsi se défendre elles-mêmes.

Création du scénario de la BD

Quand elle poussera

On la mangera

A la table du roi

Et aussi en sautant à la corde individuellement, lentement, puis vite ( à Liège on dit « faire tic, tic »)

Mon p’tit prince

C’est pas toi que j’aime

Mon p’tit cœur n’est pas fait pour toi

Il est fait pour celui que j’aime

Et son nom s’écrit comme cela :

« a b c… »

La fillette s’arrête volontairement ou non sur une lettre et ses copines doivent trouver le prénom de son amoureux.

A l'école de la rue de Porto, plusieurs fillettes de la classe sautent très bien, en avant, en arrière, en passant la corde à gauche puis à droite et même deux garçons sont très bons.

Comptines

Pour poter

Pote !

Dans la cour de chez Dubois

Il y a dix oies :

1 oie, 2 oies, 3 oies

4 oies, 5 oies, 6 oies

C'est toi !

Comptine pour les petits

ron ron macaron

ma p'tits soeur est en prison

elle demande la permission

de tirer un coup de canon

Pif, Paf, Pouf

(tout le monde tombe à terre)

comptine coquine traditionnelle en wallonie

une souricette

qui courait dans l'herbe

Je l'attrappe par la queue

je la montre à ce monsieur

il me dit de la tuer

je répond que non (bis)

je la mets dans mon chapeau

elle me dit qu'elle a trop chaud

je la mets dans mon mouchoir

elle me dit qu'il fait trop noir

je la mets dans ma culotte

elle me mange ma p'tite carotte

comptine inventée par Paulette

le bus 18

qui va trop vite

rue de Porto

il tombe à l'eau

dans un verre d'eau  ou

dans la rue Sous l'eau

dans la rue des Porteuses d'eau

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Petits potes et vieux potes
  • Projet soutenu par la Fondation Roi Baudouin et la Loterie nationale. Implication des seniors dans la vie sociale du quartier. Valorisation de leurs compétences. Création de fresques et d'un bande dessinée.
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